Comment reconnaître la désinformation
Tout ce que nous voyons, lisons ou entendons au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est pas vrai. Les fausses nouvelles sont diffusées de manière ciblée sur les réseaux sociaux, dans les applications de messagerie et sur les « médias alternatifs ». Dans cet article, nous vous montrons comment reconnaître et gérer la désinformation.
Qu’est-ce que la désinformation ?
Par désinformation, on entend le partage et la diffusion d’informations fausses ou trompeuses. Les campagnes de désinformation ciblées visent à créer un sentiment d’insécurité au sein de la population et à réduire la confiance dans des institutions connues et dans certaines personnes. Différents acteurs, tels que des services de renseignement étrangers, des partis politiques ou des lobbies, peuvent les utiliser pour tenter d’orienter l’opinion publique et faire valoir leurs propres intérêts. Les campagnes de désinformation ne sont pas un phénomène nouveau. Pendant la guerre froide, par exemple, les États impliqués ont souvent diffusé des informations trompeuses, des falsifications ou du matériel de propagande.
La désinformation est aujourd’hui un phénomène qui touche principalement le monde numérique. Les fausses informations ne sont toutefois pas diffusées de la même manière sur toutes les plateformes. En Suisse, on les trouve principalement sur des réseaux sociaux comme YouTube et Facebook, mais aussi sur des services de messagerie comme WhatsApp ou Telegram, qui ne sont pas toujours publics.
Selon le rapport sur la désinformation en Suisse 2021 du Centre de recherche sur l’opinion publique et la société de l’Université de Zurich, mandaté par l’Office fédéral de la communication (OFCOM), les Suisses perçoivent la désinformation comme un problème sérieux, en particulier lors de crises comme la pandémie de Covid-19. De même, tout ce que nous voyons, lisons ou entendons au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est pas vrai. De nombreuses photos manipulées, de faux témoignages, de la propagande et même des vidéos truquées (deepfake) sont diffusés sur les réseaux sociaux, dans les applications Messenger ainsi que dans les médias dits alternatifs.
Deep Fakes
Grâce aux progrès technologiques, les fausses informations se présentent sous des formes très diverses sur la toile. Les « deepfakes » ou « hypertrucages » sont des exemples connus de désinformation visuelle. Ce sont des contenus médiatiques modifiés ou falsifiés, comme des vidéos, des images ou des enregistrements audio, qui ont été manipulés à l’aide de l’intelligence artificielle ou de méthodes d’apprentissage en profondeur.
Comment reconnaître la désinformation ?
Vous pouvez reconnaître la désinformation ou la fausse information en vous posant les questions suivantes :
Par quel voie l’information vous est-elle parvenue ?
- Peut-on voir qui diffuse les informations ? En ligne, il est particulièrement facile de cacher son identité. Il faut donc chercher à déterminer non seulement l’auteur d’un message, mais aussi son diffuseur.
- Restez également critique vis-à-vis des informations provenant de votre entourage. On a tendance à moins vérifier les faits lorsque l’on fait confiance aux personnes qui diffusent des informations.
- Le positionnement dans les résultats de recherche (p. ex. Google) n’est pas une garantie de qualité.
Où l’information est-elle publiée ?
- Le contenu provient-il d’un blog, d’un compte sur un réseau social, d’un portail d’information en ligne, d’une institution ?
- Les coordonnées des responsables d’un site web sont-elles visibles ? La loi oblige les sites commerciaux à indiquer leur adresse dans les mentions légales.
- Depuis quand un profil sur un réseau social publie-t-il des contenus ? Certains comportements peuvent donner des indices montrant que des posts sont publiés automatiquement par des robots. Par exemple, si un compte est actif depuis peu ou avec une certaine régularité, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, et uniquement sur un thème particulier, ou s’il publie très souvent.
Bots sociaux
Les comptes automatisés de réseaux sociaux sont régulièrement utilisés pour diffuser de la désinformation. Les bots sociaux sont des programmes automatisés qui réagissent par exemple à certains hashtags avec une réponse programmée à l’avance et qui partagent certains contenus sur les réseaux sociaux. Ils agissent comme des comptes d’utilisateurs habituels de personnes ou d’entreprises avec une photo de profil, des contributions et un réseau interactif.
Qui a rédigé la contribution ?
- S’agit-il de l’avis d’un particulier ou d’une déclaration officielle provenant d’une institution publique, d’une organisation ou de médias ? L’auteur est-il identifiable ? Il est important de connaître l’auteur d’un contenu, le contexte dans lequel il a été rédigé et à quel groupe cible il s’adresse.
- L’auteur est-il personnellement concerné par le sujet ?
- L’auteur a-t-il un intérêt particulier à publier ou partager un certain contenu (a-t-il quelque chose à gagner ou à perdre, poursuit-il un but précis) ?
De quel contenu s’agit-il et comment est-il présenté ?
- Plusieurs aspects ou points de vue sont-ils abordés ? Un article équilibré sur un sujet donné doit donner la parole à plusieurs parties. Une opinion doit par exemple être étayée par des données scientifiques, des avis d’experts reconnus, des événements vérifiables, des médias fiables ou publics.
- Existe-t-il des sources pertinentes et celles-ci sont-elles vérifiables ?
- Ne vous fiez pas aux apparences : un site web peut avoir l’air sérieux alors qu’il a été falsifié. En cas de doute, vérifiez l’URL ou le nom du fournisseur en effectuant une recherche sur Internet.
Comment gérer la désinformation ?
Lisez toujours l’article dans son intégralité. Ne vous limitez pas au titre, aux illustrations ou à une vidéo. Si le contenu vous semble suspect, essayez de le vérifier en consultant d’autres informations ou articles. Il vaut également la peine de prendre le temps d’effectuer des recherches et de comparer les résultats.
Si vous découvrez ou soupçonnez de la désinformation sur des plates-formes en ligne, ne transmettez pas le message à votre entourage, même avec un avertissement. Les interactions avec le post (liker, commenter et partager) augmentent sa portée.
Si vous tombez sur de la désinformation, signalez-la également en cas de doute à l’exploitant du site web ou de la plateforme de réseaux sociaux.
Informations officielles sur Alertswiss
S’il existe un danger concret pour la population en Suisse en rapport avec la guerre en Ukraine, les autorités communiquent les consignes de comportement par le biais de la radio et d’Alertswiss. Nous vous recommandons donc d’installer l’application Alertswiss sur votre smartphone. Les messages affichés proviennent des autorités compétentes. Diverses mesures de sécurité garantissent que les messages ne proviennent que des expéditeurs autorisés.
L’application Alertswiss estdisponible gratuitement pour iOS et Android.
Plus d’informations
- Vous trouverez sur notre blog un aperçu des informations officielles des autorités suisses en rapport avec la guerre en Ukraine.
- Centre national de cybersécurité NCSC
- Jeunes et médias – le portail d’information consacré à la promotion des compétences médiatiques : Fake news & et manipulation – bulles, bots et hoaxes
- Office fédéral de la communication OFCOM – Tranches de vie connectées : Fake News
- Office fédéral de la communication OFCOM – Rapport sur la désinformation en Suisse (2021)
Cet article se base sur les informations concernant la désinformation sur ch.ch
ch.ch est le portail d’information des autorités suisses.