23 mai 2022

OWARNA : un processus pour améliorer les alertes en cas de danger naturel

Les crues d’août 2005 ont donné le coup d’envoi à une Les crues d’août 2005 ont été le point de départ d’un grand chantier visant, sous le titre OWARNA, à optimiser l’alerte et l’alarme en cas de danger naturel au niveau de la Confédération. Les travaux menés en collaboration avec les cantons touchent quatre domaines.

Plusieurs organes spécialisés de la Confédération sont réunis au sein du Comité directeur Intervention dangers naturels (LAINAT) pour coordonner et optimiser leurs activités en matière de prévisions, d’évaluation et de diffusion d’alertes. Il s’agit de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), de l’Office fédéral de la topographie, de l’Institut WSL pour l’étude de la neige et des avalanches, du Service sismologique suisse rattaché à l’EPF de Zurich, de MétéoSuisse et de l’Office fédéral de la protection de la population.

Le premier domaine identifié était l’alerte et l’information des autorités, dont la qualité pouvait être améliorée par une approche globale et coordonnée des dangers. En 2007, le Conseil fédéral a chargé les organes fédéraux spécialisés de mettre en place un système national d’alerte en cas de danger naturel. Les travaux ont débouché sur l’élaboration de normes pour les niveaux de danger, les différents types d’alertes et les codes couleurs ou encore une extension des réseaux de mesure, comme celui des radars météo. On s’est rendu compte qu’il était préférable d’unifier la présentation des alertes actives quand bien même elles concernaient des dangers différents. Toutes les informations destinées aux spécialistes sont désormais disponibles sur une plateforme commune (GIN, sigle allemand pour « Plateforme commune d’information sur les dangers naturels »). D’autres processus, liés par exemple aux incendies de forêt, ont été complétés. D’autres restent à améliorer, entre autres ceux qui concernent les canicules ou les longues périodes de sécheresse. Après l’approbation par le Conseil fédéral du deuxième rapport de suivi OWARNA, l’OFEV et MétéoSuisse ont lancé des projets en vue d’optimiser les alertes.

OWARNA
Système national d’alerte

La nécessité d’un centre fédéral d’annonce et de suivi de la situation constituait le deuxième domaine identifié par le rapport OWARNA. La Centrale nationale d’alarme (CENAL) a pris en charge la transmission des alertes aux cantons et élaboré un dispositif intitulé BREL (sigle allemand pour « situation prioritaire en matière de protection de la population ») afin de fournir une vue d’ensemble de la situation et d’assister les cantons dans la gestion des événements. L’État-major spécialisé Dangers naturels évalue la situation en la matière. L’organisation claire reposant sur un réseau de spécialistes et de gestionnaires a fait ses preuves et peut être transposée à d’autres domaines. La présentation électronique de la situation (PES CENAL) est utilisée aujourd’hui pour tous les événements concernant la protection de la population.

Alerter directement la population

Le troisième domaine important est l’information de la population, afin que chaque personne ait accès à tout moment et partout aux informations utiles à sa protection, sous une forme compréhensible. La population peut s’informer sur le Portail des dangers naturels de la Confédération et obtenir des renseignements complémentaires auprès des services spécialisés. En cas d’alerte de degré 4 ou 5, la Confédération peut aussi s’adresser directement au public s’il y a urgence. Après une alerte, il est fondamental d’adopter un comportement adéquat. L’optimisation de toute la chaine d’alerte et des canaux de diffusion est une préoccupation majeure du LAINAT. On y examine des solutions comme des « alertes fondées sur l’impact » (« impact-based warnings ») et une approche « multidangers » (« all hazard ») comme celle d’Alertswiss. Les normalisations telles le protocole d’alerte commun (Common Alerting Protocol, CAP) fournissent une aide précieuse.

Pour améliorer l’information de la population, le portail des dangers naturels
www.dangers-naturels.ch a été développé.

Tout cela ne peut se faire que si la continuité de la gestion des activités (« business continuity management ») est assurée. Il s’agit du quatrième domaine, qui recouvre la capacité des ressources humaines et techniques à fonctionner sans interruption en cas d’événement. Si un tel dispositif était déjà en place à MétéoSuisse, il a fallu en doter les services hydrologiques de l’OFEV afin qu’ils puissent compter sur un personnel en suffisance pour intervenir en cas d’événement. La disponibilité des équipements techniques représente un autre défi : il s’agit en effet d’assurer l’interconnexion de stations de mesure réparties dans toute la Suisse avec les centres de calcul. Si, dans un premier temps, l’accent était mis sur l’alimentation électrique de secours, la haute disponibilité des systèmes et la transmission sécurisée des données, la gestion des cyberattaques pourrait jouer un rôle plus important à l’avenir.

Comme on peut le voir, un simple projet lancé après les crues de 2005 a débouché sur une coopération étroite et fructueuse entre services spécialisés et organes de direction afin d’assister les intervenants et les états-majors locaux à évaluer la situation et à prendre des mesures.

Auteur : Roland Bialek, chef de la planification et du contrôle de la CENAL

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