31 juillet 2019

Exercice du réseau national de sécurité 2019

L’idée d’un réseau national de sécurité a été esquissée dans le rapport 2010 du Conseil fédéral sur la politique de sécurité de la Suisse. Il regroupe l’ensemble des instruments de la politique de sécurité de la Confédération, des cantons et des communes. Le deuxième Exercice du Réseau national de sécurité (ERNS) aura lieu en novembre 2019.

Il vise à analyser et à optimiser les structures, les organisations et les processus. Il aura pour thème une menace terroriste persistante se caractérisant par des attaques d’infrastructures critiques, des chantages et des attentats. Le Service de renseignement de la Confédération a imaginé, pour l’occasion, une organisation terroriste fictive nommée Front de libération global.

Les mandants de l’ERNS 2019 ont souhaité que les pouvoirs politiques au niveau fédéral et cantonal, les organes de conduite cantonaux, l’État-major fédéral Protection de la population, les cadres de la police et de l’armée ainsi que des organes équivalents d’organisations tierces participent à l’exercice. L’enjeu porte avant tout sur la coordination entre la Confédération et les cantons ainsi que la collaboration entre l’armée, la police et la protection de la population. Selon Hans-Jürg Käser, directeur de l’exercice et ancien conseiller d’État bernois, le système fédéral de la Suisse représente un défi majeur lors de la maîtrise de tels événements, car toutes les équipes impliquées doivent être informés de la situation des autres.

Hans-Jürg Käser, directeur de l’exercice et ancien conseiller d’État bernois (Communication DDPS)

Une menace terroriste durable fait peser un risque particulier sur la sécurité des infrastructures critiques. Cette menace, prévue par le scénario de l’ERNS 2019, augmente la complexité de la gestion de crise. Elle permet en outre de tester le système coordonné de protection de la population. Les infrastructures critiques ne désignent pas seulement les constructions et les installations, mais aussi les systèmes d’approvisionnement et les prestations au sens le plus large. Elles sont regroupées en neuf secteurs, divisés eux-mêmes en 27 sous-secteurs (branches). Le secteur de l’énergie comprend par exemple les sous-secteurs approvisionnement en électricité, en pétrole, en gaz naturel, chauffage à distance et production de chaleur industrielle. Les exploitants, les systèmes informatiques, les installations et les constructions sont ainsi considérés comme des éléments d’infrastructures critiques. Ils sont par conséquent intégrés dans le système de protection de la population et fournissent dans ce cadre des prestations dans un des 27 sous-secteurs.

L’approvisionnement en électricité relève du secteur de l’énergie et constitue un élément important des infrastructures critiques.

Pour pouvoir décider si un ouvrage ou une installation doit être protégé, il est nécessaire de disposer de renseignements concernant les aspects suivants : la menace concrète, l’ampleur et la gravité d’un dommage potentiel. Dans les précédents rapports de situation de l’ERNS 2019, le Service de renseignement fait une estimation des infrastructures critiques pouvant être concernées. Une analyse différenciée de la situation est d’autant plus importante que les responsabilités varient selon la nature de la menace et que les mesures de protection doivent être adaptées en conséquence. L’ERNS 2019 a pour but d’exercer la maîtrise des telles situations.

Dès le début du scénario, il est question du risque accru que fait peser l’organisation Front de libération globale sur la sécurité des infrastructures critiques par les attentats qu’elle menace de commettre ou qu’elle a commis. Pour le groupe terroriste fictif, des attaques spectaculaires contre des bâtiments publics, des ouvrages et des installations offrent la possibilité d’augmenter progressivement la pression effective sur la Suisse au moyen de campagnes de propagande et de la maintenir ainsi durablement à un haut niveau. Par ailleurs, la mise en danger des ouvrages critiques pour l’approvisionnement en énergie, le réseau de transports, la communication ou le système financier peut se produire sous forme de leurre tactique pour lier ponctuellement les forces de sécurité et détourner l’attention accordée à l’attaquant.

Tous les domaines de la sécurité, tant au niveau fédéral que cantonal, mais aussi dans l’économie privée sont concernés par le risque accru auquel sont exposées les infrastructures critiques. Les acteurs de la protection de la population sont sollicités pour garantir la résilience et surmonter les conséquences d’événements.

Dans une interview accordée à la Revue militaire suisse, Hans-Jürg Käser revient sur un des principaux objectifs de l’ERNS 2019, qui est de vérifier dans quelle mesure les recommandations de l’ERNS 2014 ont été mises en œuvre, en particulier celle concernant la présentation de la situation. Suite à l’ERNS 2014, il avait été décidé notamment de la déployer à l’échelle nationale. L’exercice du mois de novembre permettra de vérifier si les organes de conduite partagent les mêmes outils et s’ils peuvent à tout moment les consulter. Les enseignements qui pourront en être tirés seront intégrés dans le projet du réseau de suivi de la situation en cours.

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