La police, une organisation partenaire
Nous avons tous une image de la police, influencée le plus souvent par le dernier contrôle du trafic que nous avons subi ou par notre série préférée. Dans la réalité, son organisation est complexe et ses tâches sont très diverses. La police garantit l’ordre et la sécurité même en cas de catastrophe ou de situation d’urgence et fait partie des cinq organisations partenaires du système de protection de la population.
La police, toujours à votre service. Même en cas de catastrophe
La protection de la population en Suisse s’appuie sur une étroite collaboration entre ses organisations partenaires, à savoir la police, les sapeurs-pompiers, la santé publique, les services techniques et la protection civile. Si la police figure normalement en tête de cette liste, c’est parce que cela reflète tout à fait son importance dans le système coordonné de protection de la population: sa mission de maintien de l’ordre et de la sécurité publique est essentielle, aussi et surtout lorsqu’il s’agit de maîtriser une catastrophe ou une situation d’urgence. De plus, en tant qu’organisation d’intervention polyvalente, la police est destinée en quelque sorte à coordonner, voire à diriger l’engagement des autres partenaires.
Compétence cantonale
La souveraineté policière étant en principe détenue par les cantons, ceux-ci sont chargés de garantir la sécurité et l’ordre publics et la poursuite pénale. La plupart des cantons règlent les tâches et l’organisation de la police dans des lois ad hoc.
Polices municipales
Certains cantons ont délégué aux communes une partie des tâches de sécurité et d’ordre publics. Outre les polices cantonales, les corps de police municipaux contribuent dans une grande mesure à la sécurité de la population.
Formation uniforme
La profession de policier est reconnue au plan fédéral depuis 2003. La formation doit se dérouler selon un système unique. Dans le cadre d’un concept global, les écoles ou académies de police cantonales ont été remplacées par quatre centres de formation interrégionaux ou intercantonaux, exploités parallèlement à l’Institut suisse de police (ISP) de Neuchâtel, créé en 1946 en tant que Fondation. L’ISP vise avant tout la formation de cadres et de spécialistes et aspire à une unité de doctrine.
Concordats de police intercantonaux
Dans la mesure où les tâches en matière de criminalité et d’autres tâches sécuritaires touchent l’ensemble des cantons, la collaboration entre les autorités policières est essentielle. À l’échelon politique, celle-ci est assurée par la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police CCDJP, au plan opérationnel par la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS). Au niveau communal, la coopération relève de la Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses (CDSVS) et de la SCPVS.
Collaboration entre Confédération et cantons
Dans le contexte de la mondialisation, la criminalité devient de plus en plus complexe, de sorte que ses activités s’étendent souvent à plusieurs cantons et ont des retombées à l’étranger. C’est pourquoi l’Office fédéral de la police (fedpol) a mis en place des services chargés de la coordination de certaines missions policières transfrontalières, dont la lutte contre la cybercriminalité, qui comprend la lutte contre la pornographie enfantine et la lutte contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants (SCOTT). fedpol assume la fonction d’office général de la Confédération en matière de police, est l’interlocuteur unique des corps de police suisses et étrangers et accomplit, en tant qu’organe chargé des fonctions de police au niveau fédéral, des missions de police judiciaire, de police de sécurité, de police administrative et de soutien dans le domaine policier.
La protection civile en appui
Aussi et surtout en cas de catastrophe et de situation d’urgence, la police est responsable du maintien de la sécurité et de l’ordre. Elle peut cependant être appuyée par la protection civile, conformément au système coordonné de protection de la population. À cet effet, de nombreux cantons disposent de leurs propres organisations de protection civile qui seront appelées à décharger la police de certaines tâches durant les phases aiguës d’un événement ou à effectuer des interventions sur la durée. Dans ce contexte, la protection civile procédera par exemple à la régulation de la circulation, à des contrôles d’accès et des ratissages de terrain, le but étant toujours que la police puisse se concentrer sur ses tâches essentielles.
Dossier: La police, une organisation partenaire
Le dossier du n° 33/2019 de « Protection de la population » est consacré à la police.